10 étapes à suivre pour construire un bassin de jardin
Vous désirez construire un bassin de jardin, mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Source d’évasion et respect de l’équilibre écologique sont importants pour vous ? Sur quels critères : emplacement, profondeur, volume, filtrations, UV, revêtement, bâche… ? Tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans l’aventure.
Vous avez pour projet de créer un étang ou un bassin de jardin en respectant l’harmonie aquatique des êtres vivants ? Aménager un plan d’eau où règne sérénité, épanouissement et exploration pour votre bien-être ainsi que ceux de vos poissons ? Végétaux, insectes et animaux se rassembleront autour d’un écosystème riche, amusant et dont vous tirerez de nombreux enseignements. Découvrez nos 10 conseils pour construire votre plan aquatique.
1. Comment choisir l’emplacement parfait pour mon bassin ?
Techniquement, c’est assez facile de construire un bassin de jardin quand on a la main (verte), la motivation et les bonnes marches à suivre. Choisissez un emplacement facile à travailler, dégagé et plat de préférence. Veillez à ce qu’il n’y ait pas d’arbres à proximité pour éviter la chute des feuilles en automne, au risque d’entraîner un surplus de matière organique dans votre bassin et déséquilibrer l’eau. Pour que la vie puisse prendre, il est préférable de privilégier une exposition est ou sud-est car votre plan d’eau aura besoin de soleil. Ne l’oubliez pas !
2. A quoi faut-il penser quand je creuse le trou pour mon étang de jardin ?
Une fois l’emplacement idéal déterminé, il faudra creuser un trou en commençant toujours par les contours. Laissez libre cours à votre imagination en ce qui concerne la forme de votre bassin, mais veillez toutefois à ne partir sur une forme trop complexe. Restez simple et efficace. En effet, l’eau risque de stagner dans certains recoins et engendrer l’apparition d’algues et une accumulation de vase si la forme est trop « farfelue ». Or, l’équilibre de l’eau est un incontournable si vous voulez que votre bassin soit beau durablement.
La profondeur du bassin dépend aussi des espèces aquatiques
Pour déterminer combien de cm vous devez creuser, vous devez d’abord penser aux types de poissons que vous souhaitez introduire dans votre étang. Le minimum étant de 80 cm de profondeur (garantie d’un été au frais et un hiver au chaud pour vos poissons). Prévoyez d’ailleurs un point d’ombre en cas de forte canicule.
Si vous voulez acquérir des koïs, creusez un trou d’1m20 minimum. Ces poissons d’ornement peuvent grandir de façon significative (80cm-1m) et ont besoin de beaucoup d’espace pour pouvoir nager librement. Veillez également au nombre de koïs que vous introduisez dans votre bassin. Si vous avez trop de poissons, ils ne pourront pas grandir sainement. Vous risquez des maladies, un effet direct sur la filtration qui sera moins rapide et injecter involontairement plus de déchets organiques qui risquent de troubler l’équilibre biologique. Plus d’infos ? Lisez notre article sur pourquoi il ne faut pas surpeupler son bassin.
Quel volume pour réaliser mon bassin ?
Avec les poissons, mieux vaut respecter différentes règles :
- Koï adultes : 5m³ minimum + 1 koï/m³
- Poissons rouges : 2.5 m³ minimum + 5 poissons rouges/m³
- Une autre règle est, au-delà des volumes minimums, 50 cm de poisson par m³.
En fonction de la taille de votre bassin, veillez à réfléchir minutieusement aux choix des filtres et de débit de filtrations, dont nous reparlerons un peu plus loin
Des plantes dans l’étang ?
Nous vous recommandons d’aménager les pourtours de votre étang à environ 50 cm et d’une profondeur de 30-40cm de façon à éviter les résidus indésirables dans votre bassin. On en préconise donc pas de plantes dans l’étang mais bien autour. A distance raisonnable pour ne pas perturber l’équilibre minéral.
3. Quels filtres pour mon bassin ?
Afin de bénéficier d’une eau claire, il est vivement conseillé d’installer un système de filtration dynamique assurant une bonne circulation d’eau. Le but est de se débarrasser des déchets restés en surface et de les dissoudre. Vous avez donc autant d’options de filtrations possibles pour favoriser plutôt la filtration mécanique ou bactérienne.
Mais quelles sont les différences et à quoi servent ces filtrations ?
1. La filtration mécanique
La filtration mécanique se fait via une grille ou certains substrats comme les brosses. Son but est de se débarrasser des matières organiques comme les feuilles, excréments, végétaux… On enlève ainsi toutes les particules en suspension grâce à cette filtration mécanique (Sieve, tambour, tapis ou brosses).
2. La filtration mixte
La filtration mixte est mécanique et biologique, soit « biomécanique ». Elle s’opère grâce à des substrats qui combinent une capacité de filtration et des supports bactériens tels que des tapis. Une fois que les matières filtrantes ont retenu les matières organiques (nitrites/ammoniaque), celles-ci vont être décomposées grâce aux bactéries présentes dans le filtre biologique. Puis, elles seront transformées en nitrates pour vos poissons. Ces transformations font partie du processus de l’azote.
3. La filtration bactérienne
La filtration biologique est possible grâce à des substrats qui vont favoriser l’accroche bactérienne. Le but est de ne garder que les bonnes bactéries qui favoriseront l’équilibre de l’eau et la santé de vos poissons, car elles vont digérer les matières organiques.
Vous comprenez donc déjà l’importance de régulièrement mesurer les paramètres de votre eau.
L'importance du cycle de l'azote dans un bassin de jardin
Comme nous l’avons déjà expliqué, l’eau d’un bassin subit de nombreux changements dû à des facteurs externes. C’est pourquoi il faut être attentif à maintenir un certain équilibre dans votre écosystème aquatique. Retenez toujours que si l’eau de votre bassin n’est pas fréquemment renouvelée, vous risquez de la voir verdir à cause de la montée des températures et du soleil.
Mais le cycle de l’azote, c’est quoi exactement ?
Il s’agit d’une succession de processus naturels qui transforment l’azote (N) en substances organiques (ammoniaque, nitrites, nitrates et azote gazeux).
En effet, les déchets végétaux et organiques (feuilles, pollen, excréments de poissons…) vont se décomposer et altérer la qualité de l’eau, devenant potentiellement toxiques si on n’y prête pas suffisamment attention.
Le combo gagnant reste l’acquisition d’une bonne filtration mixte et d’un système UV (purificateur et stérilisateur) pour que votre eau reste saine et claire.
Les filtres multi-chambres : solution simple, économique et flexible pour votre filtration
A partir d’un bassin de 2m³, vous pouvez opter pour cette famille de filtres qui présentent de nombreux avantages, et modulables à l’infini. Vous pouvez en ajouter autant que vous le souhaitez en fonction des résultats que vous souhaitez obtenir. Ils sont robustes et adaptés pour des volumes allant jusqu’à 150m³ sans poissons. Ajouter ou remplacer un module dans les cas suivants :
- La qualité d’eau ne vous satisfait pas (ajout)
- Vous souhaitez introduire des poissons, augmenter le nombre de poissons (ajout)
- Vos poissons grandissent (ajout)
- Un dégât du gel sur un module (remplacement)
Vous souhaitez en savoir plus ? Téléchargez notre guide « Mon bassin avec ichiPond ».
4. Un système de filtration en pompage ou en gravitaire ?
A quel niveau de l’eau faut-il mettre le filtre ? Est-ce qu’il faut un préfiltre ? Où placer la pompe ? Est-ce que ça consomme beaucoup d’énergie ?
Voici toutes les questions à se poser avant de faire son choix. Voici les différences :
Filtration en pompage
Le positionnement se fait au-dessus du niveau de l’eau. Il vous faudra un préfiltre mécanique pour piéger tous les déchets microscopiques et pour favoriser le ruissellement. Ainsi, les bactéries de la filtration seront bien oxygénées. La pompe quant à elle se place en amont. En termes de consommation électrique, elle sera plus importante à cause de la différence du niveau d’eau.
Filtration en gravitaire
Il est nécessaire de placer le filtre au même niveau que l’eau. Un tambour fera office de préfiltre. La pompe se pose en aval et l’avantage économique est flagrant en termes de consommation électrique vu qu’on est au même niveau que l’eau.
5. Quels substrats choisir ?
Le contexte est primordial pour sélectionner le bon substrat.
- Si présence de pollution externe telles que des feuilles, pétales… Optez pour des brosses et/ou un préfiltre (un sieve).
- Si beaucoup de poissons ou peu de plantes, utilisez un préfiltre et favoriser l’utilisation de Biocerapond ou de matala/tapis japonais. Avoir des poissons, c’est induire le rejet inévitable de composants azotés comme l’ammoniaque et les nitrites qui peuvent être nocifs pour vos poissons s’il y en a en trop grosse quantité, tout en étant un bon engrais à faible dose. C’est pour cette raison qu’il vaut mieux privilégier la digestion bactérienne.
Préfiltre – sieve
Biocérapond
Matala ou tapis japonais
6. Dois-je mettre un appareil UV (ultraviolets) ?
C’est une sage décision, car les lampes UV permettent de détruire les virus, bactéries et micro-algues en suspension, ce qui empêchera également votre eau de verdir.
Si vous optez pour un UV puissant, vous pourrez également combattre l’apparition de maladie et de parasites sur vos poissons.
Ce n’est pas toujours facile de bien choisir ses équipements. C’est pourquoi notre guide pour vous aider à réaliser votre coin d’eau peut vous être utile. Il reprend tous les points évoqués précédemment sur les équipements de filtration si vous désirez vous renseigner en profondeur. Simple et complet.
7. Comment choisir mon type de bâche : PVC ou EDPM ?
Une fois le trou creusé, pensez à poser votre bâche en laissant 1m de marge de chaque côté du bassin pour vous faciliter les futurs aménagements des abords.
Il existe deux types de solutions. Vous pouvez opter pour la construction d’un réservoir à l’aide d’une bâche ou choisir le bassin préformé. Les différences se font notamment sur la durabilité des matériaux. Là où une bâche en PVC a une durée de vie de 5 à 10 ans en fonction de son épaisseur, l’EDPM vous garantit une durabilité de 50 ans si vous en prenez soin. Le prix oppose également les deux solutions. Certes, l’option EDPM est plus couteuse mais offre une meilleure rentabilité dans le temps, d’autant qu’elle présente également l’avantage d’être plus résistante aux UV et aux variations de température, en plus d’être recyclable. Il n’y a pas de mauvais choix, l’essentiel est de préconiser ce qui répondra à vos attentes.
La taille du bassin est également un critère de choix. Le bassin préformé est plus facile à mettre en place et est plus adapté pour les petits volumes.
8. A quoi sert le revêtement de protection ?
Pour que votre bassin dure dans le temps, il est nécessaire de poser un géotextile en tissu synthétique qui protègera votre étang. Celui-ci doit se placer entre la bâche et le fond du bassin afin d’augmenter son étanchéité et d’éviter des micros fissures potentiellement causées par des éléments tranchants (ex : cailloux). Il est donc très important de le choisir avec précaution, car plus il sera solide, épais et qualitatif, plus il sera efficace dans le temps.
Le but du revêtement de protection est d’éviter que votre bâche ne s’abîme. Il améliore considérablement les propriétés de surface des éléments naturels. Autrement dit, il permettra de lisser et d’arrondir les surfaces plus coupantes comme les pierres. Parfois, investir un peu plus au démarrage est un gain de temps, d’énergie et d’économie.
9. Quels sont les différents équipements à installer : bâche, pompe et filtre ?
Attention, c’est l’étape la plus compliquée dans l’installation. N’hésitez donc pas à faire appel à un ami (ou un professionnel) pour vous aider, car la bâche est lourde et peut être difficile à manipuler. Il ne faudrait pas l’endommager. Profitez-en pour installer en parallèle la pompe ainsi que les filtres. Le but est de nettoyer l’eau de votre bassin, la brasser et réguler sa température au rythme des saisons.
10. Comment remplir mon bassin et aménager ses abords ?
Après avoir scrupuleusement suivi les étapes et conseils précédents, vous pouvez enfin ajouter l’eau dans votre bassin. Ne le remplissez pas complètement tout de suite. Mieux vaut ne pas se précipiter et remplir votre étang progressivement. Ainsi la bâche s’ajustera presque automatiquement à votre trou. N’oubliez pas de tirer sur les côtés pour éviter l’apparition des plis. Au fur et à mesure du remplissage, aplatissez les plis en tirant délicatement sur la bâche. Répéter l’action à mesure que l’eau monte. Attendez quelques jours pour ajouter les derniers litres.
Maintenant que la partie technique est opérationnelle, il est temps de réveiller le décorateur qui est en vous et laisser votre imagination guider le fruit de vos envies. Un moment agréable que vous pouvez passer en famille autour du bassin aquatique dont vous avez tant rêvé.
NB : En moyenne, il vous faudra compter une demi-journée pour réaliser votre bassin naturel. Non seulement vous vous assurez un moment convivial autour de sa construction et aménagements, mais cela constituera incontestablement une plus-value à votre habitation. Un lieu apaisant où vous pourrez vous relaxer, méditer et profiter des beaux jours. Le tout dans le respect de la biodiversité et en osmose avec la Nature.